La banlieue de Montréal, aussi connue sous le nom "le 450", est la région électorale la plus volatile au Québec depuis plusieurs élections. En d'autres termes, c'est en général dans cette région que les partis varient le plus d'une élection à l'autre et peuvent perdre ou faire des gains de sièges.

Le Parti Libéral du Québec y a fait élire 15 députés en 2014. 6 à Laval et seulement 9 dans le reste du 450. En termes de sièges, ce n'est pas une si mauvaise performance. Le PLQ n'est de loin pas allé chercher sa majorité dans le 450 mais il n'avait non plus pas été complètement effacé de la carte.

Cependant, le PLQ baisse dans le 450 à chaque élection depuis 2003 en termes de pourcentages de votes. Je parle ici d'une tendance lourde et qui tient compte de la tendance à l'échelle de la province. Globalement, le PLQ a fait le yoyo depuis 2003, alternant en général entre être au-dessus des 40% (2003, 2008 et 2014) et juste en-dessus de 30% (2007, 2012). Son résultat dans le 450 fluctue aussi logiquement.

Afin d'isoler la tendance propre au 450 (sans Laval), j'ai pris les différences entre les pourcentages de voix dans cette région et à l'échelle de la province. Par exemple en 2014, le PLQ a obtenu 30% des votes sur la Rive-Nord et Rive-Sud, comparé à 41.5% à l'échelle de la province. Cela nous donne une différence de -11.5 points, ce qui est indiqué dans le graphique ci-dessus.

Comme vous pouvez le voir, la tendance est très nette pour le PLQ dans le 450. J'ai répété l'exercice pour tous les partis dans toutes les régions et c'est l'une des tendances les plus nettes depuis 2003 (dans bien des cas, il n'y a pas vraiment de tendance). Le 450 n'a jamais été la meilleure région pour le PLQ (même lors de la majorité de 2003) mais elle devient de plus en plus hostile à ce parti. Si vous voulez une autre façon de comprendre l'effet, sachez seulement qu'en 2008, le PLQ avait déjà obtenu environ 41-42% dans tous le Québec mais était à 35% dans le 450. Comparé à 2014, on voit une chute assez nette.

La CAQ (ADQ avant 2012) est la grande gagnante du déclin du PLQ. La tendance est particulièrement positive sur la Rive-Nord. Aussi, alors que la CAQ (ADQ) était traditionellement très volatile dans le 450 (donc elle baissait davantage qu'en moyenne), 2014 a été différent. En effet, alors que la CAQ perdait 4 points provincialement, elle ne baissait que de 3 dans le 450. Il s'agît d'un renforcement du parti de François Legault dans cette région clé (et est, en passant, l'une des raisons de la sous-estimation du nombre de sièges CAQ lors des projections lors de la dernière élection).

Heureusement pour le PLQ, la tendance est à la hausse à Laval (de +5.7 en 2003 à +11.4 en 2014), ce qui compense un peu ce qui arrive dans le reste du 450. Il reste que si ces tendances persistent pour la prochaine élection, le PLQ pourrait bien se retrouver dans une situation périlleuse. Ce sera d'autant plus le cas si le PLQ récolte moins de votes à l'échelle de la province. Dans ce cas-là, ce parti pourrait bien se retrouver avec très peu de sièges dans le 450 et cela pourrait lui coûter le pouvoir.
I already wrote in details why I was of the opinion that an electoral reform had to be adopted using a referendum. I believe the Liberals are currently using nonsense arguments to justify their position.

Since then, the Liberals have stacked the "all-parties committee" with 6 of their members, out of 10 (because hey, there is no irony in using the distortions of the system you are criticizing in order to get rid of this system). 3 Conservatives and 1 NDP complete it, along with 1 Green and 1 Bloc who don't have a vote. Beyond the absurdity to pretty much exclude the parties that have wanted electoral reform for a long time (NDP and Green), this just reinforces my suspicion that this committee will be completely useless. The government will spend months listening to people and ultimately go with the plan the Liberals like (and that most likely benefits them): the alternative vote. A system that might not even be an improvement over the current First Past The Post depending on how you look at it.

Also, Maryam Monsef, the Minister in charge of the reform, might just have used the absolute worst argument against a referendum: it's not inclusive! She said that half the people who would have been impacted by the BC and Ontario reforms didn't vote! This is so absurd. So what? If some people or groups don't even want to vote during a referendum, why would they vote in the next election when the chosen system would be in place? At some point we just need to accept the fact that some people voluntarily exclude themselves from the process.

The new poll from Ipsos shows that Canadians are not fooled. It's not surprising and it isn't the first time we've seen it (although, to be fair, a recent Ekos poll showed Canadian mostly divided on this question). It doesn't take a ph.d in political science to understand that it doesn't make sense for a party who won 39% of the vote to completely change something as fundamental as the electoral system. If they could find a consensus with (at least) the NDP and Green on which system to adopt, then maybe we could consider a referendum not necessary. But I highly doubt we'll see that. And stacking the committee with 6 Liberals sure doesn't send the right signal.

The Liberals are turning this whole process into a giant mess before it even started. If I were wearing my tinfoil hat, I'd say they are doing it on purpose because many Liberals have realized that the current system isn't that bad - hey, we just go a huge majority thanks to it!- and don't want electoral reform. Derailing the process is the ideal way to make it go away.

Look, one of the main arguments of the Liberals is that over 60% of the voters last election supported a party who wanted electoral reform (LPC, NDP and Green). Then why is holding a referendum on this question seen as so complicated? Do your committee, listen to everybody and their brothers and then do a referendum! And campaign during this referendum (along with the other parties supporting it) and you should win easily! That would give the new system a much greater legitimacy.

I said it before and I'll say it again: one of the worst moments in my life following politics was in 2009 when BC rejected the STV. So I know first hand that referendums can be cruel (hey, I "lost" all three referendums/plebiscites in BC since I live here!) but they are still the most democratic tool to implement major reforms. This poll shows that Canadians are very divided on whether the electoral system should be changed or not (it's pretty much 50-50) but it doesn't mean a referendum is doomed to fail.

Pierre Karl Péladeau a pris tout le monde par surprise hier en annonçant son départ de la direction du PQ (et de la vie politique) en raison de problèmes familiaux. Cela à peine un an après son élection triomphante (57% des voix) à la tête du parti souverainiste.

Au-delà du choc initial, il y a de bonnes raisons de penser que cette annonce est en fait une bonne nouvelle pour le Parti Québécois. J'irais jusqu'à dire que la personne la plus triste hier était probablement Philipe Couillard!

PKP à la tête du PQ n'a jamais vraiment eu beaucoup de sens. Un corporatiste qui veut faire de la souveraineté une priorité pour le PQ? Un gars qui a déjà été directement opposé aux syndicats, eux qui ont depuis longtemps été avec le PQ? La personne qui avait fait déraillé la campagne de Pauline Marois en 2014 avec son poing levé, demandant un pays? Soyons honnêtes, PKP avait été élu à la tête du PQ simplement en raison de son nom et du fait qu'il était vu comme une "superstar" qui pourrait faire gagner le PQ, un parti qui a comme meilleur résultat du 21e siècle une courte minorité en 2012. En d'autres mots: le sauveur dont le PQ avait besoin.

PKP n'a jamais semblé très à l'aise en politique. Sa campagne au leadership n'était pas bonne (ça n'avait pas d'importance, la course avait été remportée dès que PKP avait annoncé sa candidature). Il multipliait les gaffes. Et son court règne à la tête du PQ a été marqué par plusieurs problèmes, surtout avec la vieille garde de ce parti.

Mais il y avait un gros problème, le PQ sous PKP n'allait nulle part. Du moins selon les sondages. Après une courte (et petite) lune de miel après son élection, le PQ était repassé en 2e position.

Regardons les plus récents sondages. Selon le Crop du 21 avril, le PLQ était en tête des intentions de vote avec 33% (1 de plus qu'en mars), le PQ arrivait 2e avec 26% (-4), la CAQ juste derrière avec 25% (+1) et QS à 14%. Tout cela avec 61% d'insatisfaits! Quant au Leger du 24 mars, le PLQ y était à 33%, le PQ à 30%, la CAQ à 22% et QS à 10%. 65% d'insatisfaits.

Transposés en sièges via le modèle de projections, cela nous donne essentiellement les résultats suivants:

PLQ: 46-64 sièges; 86% de chances de gagner
PQ: 29-55; 14% de chances
CAQ: 14-35; 0.2% de chances
QS: 3-6

À première vue ce n'est pas si mauvais pour le PQ. Ce dernier avait aussi remporté confortablement la partielle dans Chicoutimi il y a deux semaines. Mais rappelons-nous que nous sommes à mi-mandat du gouvernment Couillard, un gouvernement avec plus de 60% d'insatisfaits et empiétré dans de multiples scandales. Le PLQ est aussi souvent sous-estimé dans les sondages. Or, malgré tout cela, le PLQ reste en tête! Le PQ se bagarre pour la 2e place avec la CAQ et continue de perdre des sièges à QS (qui est probablement surestimé, comme c'est souvent le cas en-dehors des campagnes électorales).

C'est vraiment là que le bât blesse (ou blessait) pour PKP. Et l'ex chef du PQ en était bien conscient. Bien sûr, nous ne sommes pas en période électorale et Justin Trudeau a bien démontré que les campagnes peuvent changer les opinions. Mais PKP n'était pas Trudeau. Raisonnablement, le PQ devrait être en tête dans les sondages. De plus, la cote de popularité de PKP n'était pas bien haute. 55% des répondants du dernier Leger étaient insatisfaits de son travail. Même en se limitant aux électeurs Péquiste, PKP n'était "qu'à" 79% de satisfaits, le plus faible résultat des 4 chefs des principaux partis (auprès de leurs partisans).

La résistance du PLQ est remarquable. Tant dans les intentions de vote provinciales que dans la partielle dans Chicoutimi. Les Libéraux sont vraiment toujours là. Mais ils le doivent en partie à une opposition faible. Si cet article porte sur PKP et le PQ, on ne devrait pas oublier que François Legault et la CAQ ne font pas mieux.

Si l'on regarde dans l'avenir, une campagne avec PKP aurait pu être catastrophique pour le PQ. Surtout si son chef allait vraiment parler de souveraineté à tout va. Le PLQ se réjouissait de cela. La peur d'un référendum avait complètement déraillé la campagne de Pauline Marois, alors imaginez contre PKP! Les électeurs plus à gauche se seraient reportés sur QS. En plus, PKP avait le mérite d'attirer certains électeurs CAQ, ce qui divisait l'opposition. À plus court terme, PKP avait raison de vouloir moderniser le parti mais sa façon de le faire n'était probablement pas optimale. Son inexpérience politique était un autre handicap. Finalement, il reste qu'une partie des électeurs traditionnels de ce parti n'étaient pas vraiment d'accord avec PKP. Ces membres acceptaient PKP car il devait les amener à la victoire, mais cette dernière semblait de plus plus en improbable.

Les membres du PQ vont devoir faire un choix. Mais s'ils choississent le bon candidat, ils pourraient relancer leur parti. Le PQ va aussi bénéficier d'une visibilité accrue dans les médias (ce qui peut être à double tranchant cependant). Et une fois choisi, le nouveau chef bénéficera d'un petit bonus traditionnel. Juste à temps pour préparer l'élection de 2018. Dans tous les cas, l'expérience PKP au PQ est maintenant une chose du passé. Qui lui succèdera? On peut imaginer qu'Alexandre Cloutier, qui avait terminé 2e l'année dernière, devrait être l'un des favoris. Cependant, il était aussi l'un des candidats les plus ouverts à organiser un autre référendum. Un enjeu pas forcément gagnant actuellement et une position qui permet au PLQ de faire une campagne facile. Si je devais donner un conseil, je dirais qu'unifier le mécontentement contre le gouvernement Libéral est bien plus prioritaire pour le PQ que de parler d'un autre référendum.