Élection partielle dans Chicoutimi: le PQ favori

Un premier billet depuis un bout de temps! Après la (très) longue campagne fédérale, j'avais décidé de faire une petite pause. Il faut dire que faire des projections hors des périodes électorales n'est pas des plus intéressants. Mais après ces quelques mois, il est temps de retourner au travail. J'ai plusieurs projets, incluant des modifications importantes au modèle afin de tenir compte du taux de participation. Mais en attendant,  l'élection partielle dans Chicoutimi représente l'occasion idéale pour relancer le blogue.

Si vous ne voulez que les chiffres et projections, les voici:


Maintenant, voici les explications.

Après 17 ans en politique, Stéphane Bédard avait démissionné en octobre dernier. Perdre un député de longue date n'est jamais une bonne nouvelle pour un parti. Mes estimations montrent que cela se traduit en moyenne par une perte de 5 points (peu importe les variations provinciales et régionales qui peuvent s'ajouter). Une moyenne qui cache cependant d'importantes variations d'un député à l'autre. La première tâche est ainsi de déterminer si Stéphane Bédard bénéficiait d'un effet personnel important.

Lors de la précédente élection générale, il avait remporté son siège avec 34.5% des votes, devant le PLQ à 29.5% et la CAQ à 17.5%.  Tout cela avec une participation de 70%, soit juste en-dessous de la moyenne provinciale. Mes projections en 2014 avaient bien Stéphane Bédard gagnant, mais avec une marge bien plus importante (40% contre 31% pour le PLQ). Tant le PQ et la CAQ étaient surestimés dans mes projections, probablement car je n'avais pas inclus (ou prévu) la bonne performance du candidat indépendant Marc Pettersen qui avait obtenu 11% des votes.

Par rapport à 2012, Stéphane Bédard avait chuté d'environ 10 points, soit bien davantage que le 6.6 points du PQ à l'échelle provinciale. Entre 2008 et 2012, il  avait cependant perdu un peu moins de pourcentages de votes que le PQ en moyenne.

Ainsi, s'il y avait un effet Bédard, cet effet n'était pas des plus forts. Je pense qu'appliquer mon estimation moyenne d'une perte de 5 points est raisonnable.

Le plus récent sondage Crop (fait entre le 17 et 21 mars) avait le PLQ devant à 32%, le PQ deuxième à 30%, la CAQ à 24% et QS à 11%. En se basant sur ces chiffres, et en incluant l'effet de la perte d'un député de longue date, les projections ont la candidate PQ largement en avance.

Il y a également eu deux sondages locaux faits par la firme Segma. Le premier, du 18 au 23 mars plaçait le PQ juste devant le PLQ. Le second, du 5 au 6 avril, voyait la candiate PLQ chuter lourdement et la candidate PQ confortablement devant. Est-ce l'effet de l'affaire Sam Hamad? Ou s'agît-il tout simplement d'une variation statistique normale? Étant données mes projections, j'aurais tendance à penser que le premier sondage surestimait le PLQ.

Au final, il semble que Mireille Jean va remplacer Stéphane Bédard comme députée de Chicoutimi et que le PQ conservera son siège. Tous les indicateurs montrent une victoire de la candidate péquiste.

Après, il reste que les élections partielles sont plus difficiles à prédire. La participation y est en général moindre et cela peut influencer les résultats. En particulier, il n'est pas rare de voir les pourcentages des tiers partis en-dessous des prédictions. Cela pourrait nuire à la CAQ ce soir. D'autre part, tel que mentionné ci-dessus, il y avait un candidat indépendant lors de l'élection générale. Le modèle redistribue ces votes proportiellement entre les autres partis mais cela constitue probablement une mauvaise hypothèse. En utilisant les résultats et projections de 2014, je dirais qu'il est raisonnable de penser que l'absence de Marc Pettersen est probablement une bonne nouvelle pour le PQ.

Au final, tout autre résultat qu'une victoire du PQ constituerait une surprise majeure. La question est davantage la marge de victoire. Je fixe la barre de succès pour le PQ à 40%. Quant au PLQ, terminer deuxième et passer la barre des 30% constituerait un bon résultat.