31 août 2013: Malgré 4-pts de retard, le PQ a presque 50% de chances de remporter le scrutin

Le dernier sondage Léger montre un PQ plus élevé que les précédents sondages. Le parti de Pauline Marois est certes deuxième, 4 points derrière le PLQ de Philippe Couillard, mais grâce à son avantage chez les francophones, ce parti aurait presque 50% de chances de remporter le plus de sièges.

À remarquer qu'il y a une légère asymétrie ici. En effet, si vous entrez les chiffres du sondage dans le simulateur, vous obtenez que le PQ remporterait 59 sièges, soit un de plus que le PLQ. Or, en tenant compte de l'incertitude liée aux sondages ainsi qu'au mode de scrutin, les simulations montrent que le PLQ remporterait le plus de sièges un peu plus de 50% du temps. Ce genre d'asymétrie n'est pas anormale dans un système avec autant de partis. Au final, soyons honnêtes ici, une élection avec ces pourcentages serait pas mal du 50-50. De plus, lorsqu'il y a égalité, je considère cela comme une victoire pour les deux. Sur 1000 simulations, une égalité se produit 39 fois. Si l'on part plutôt du principe qu'en cas d'égalité le PQ conserve le pouvoir (ce qui est constitutionnellement le cas), alors le PQ et le PLQ ont exactement 50% de chances de gagner.

Intentions de votes, projections de sièges, intervalle à 95% pour les sièges, chances de gagner.


Il faut cependant remarquer que le modèle ne tient pas encore compte de la décision de Philippe Couillard de se présenter dans Roberval. Le PQ y est actuellement projeté gagnant, mais il me faudra ajouter un effet "Couillard". L'écart actuel de 15 points n'est de loin pas insurmontable pour un chef de parti. Il n'en reste pas moins que le chef Libéral n'a pas choisi le comté le plus facile. Je reviendrai sur cet "effet Couillard" dans une proche avenir.

Les projections détaillées sont disponibles ici.

Ce sondage nous donne une belle opportunité de regarder l'avantage dont bénéficie le PQ en raison de la concentration du vote Libéral. En règle général, on parle d'un avantage de 5 points. Ce sondage semble le confirmer dans une certaine mesure. Il apparaît en effet que le PQ puisse remporter un scrutin malgré un retard de 4-5 points. Le graphique ci-dessous montre les résultats d'une régression logistique. Si vous ne connaissez pas le terme, il s'agît simplement de la probabilité de gagner du PQ en fonction de l'écart avec le PLQ, le tout estimé avec une méthode statistique. Un écart négatif signifie que le PQ est derrière le PLQ.


Cela illustre l'avantage du PQ d'une autre manière. S'il n'y avait pas d'avantage, le PQ devrait avoir 50% de chances de remporter le scrutin lorsque l'écart est de 0. Cependant, cela n'est pas le cas ici puisque le 50% de chances de remporter le scrutin arrive, comme montré précédemment, lorsque l'écart est d'un peu moins de 4 points. Lorsque l'écart est de 0 (donc le PQ et PLQ sont à égalité), le PQ a en fait 99% de chances de remporter le scrutin. Bien sûr, ces probabilités sont valides lorsque ces deux partis sont à égalité aux alentours des 34% (les données du sondage). La situation pourrait être différente si les deux partis étaient tous les deux à disons 25%. Et le graphique ci-dessus part du principe qu'en cas d'égalité, le PQ conserverait le pouvoir, ce qui donne un autre avantage à la formation souverainiste.

Le graphique nous montre surtout que 4 points est vraiment le minimum dont le PLQ a besoin pour avoir de vraies chances. Une avance un tout petit peu moindre (p ex de 2 points) et les chances sont largement en faveur du PQ (93% vs 7%). Remarquez que parler en probabilités est vraiment nécessaire car le PLQ peut en effet gagner malgré une avance de "seulement" 2 points, ce n'est simplement pas très probable.