5 septembre 2012: la division du vote entre le PQ et QS

Note: ceci sera vraisemblablement mon dernier billet pour quelques temps. La campagne étant finie, ce blogue ne sera plus mis-à-jour quotidiennement. Ma préoccupation principale sera avant tout de préparer le modèle pour la prochaine élection, surtout que celle-ci pourrait être dans pas long.

Mardi soir, lorsque le nouveau député Péquiste Jean-François Lisée s'est fait demandé pourquoi sa formation ne pouvait faire mieux que 32% et 54 sièges, il a directement évoqué la division du vote. Mais est-ce vraiment le cas?

Dans ce billet, je regarde le nombre de comtés où le PQ a perdu et l'écart a été moindre que 50% des votes QS+ON. J'y vais à 50% car c'est une bonne approximation des deuxièmes choix des électeurs de ces partis. Il serait faux d'aller à 100% car si QS et ON n'existaient pas, ce n'est pas vrai que le PQ récupérerait 100% de leurs votes.

Alors, combien? La réponse est 11! C'est très proche des simulations que j'avais faites durant la campagne. Eh oui, si QS et ON n'existaient pas (sauf dans Mercier et Gouin), il est vraisemblable que le Parti Québécois aurait remporté 65 sièges, le PLQ seulement 42 et la CAQ 16. On pourrait même ajouter 4 comtés où bien que l'avance soit supérieure à 50% des votes QS+ON, cela aurait été proche (Groulx, Mégantic, Nicolet-Bécancour et Montarville).

Les 11 comtés en questions sont: Jean-Lesage, La Prairie, L'Assomption, Laurier-Dorion, Maskinongé, Papineau, Richmond, Saint-Henri-Saint-Anne, Saint-Jérôme, Trois-Rivières et Verdun.

La division du vote a donc bel et bien nuit au PQ davantage qu'en 2008. Est-ce Pauline Marois pensait que QS et ON allaient s'écraser? Ou n'envisageaient-ils jamais que le PLQ se retrouve si élevé? Il faudrait le leur demander.

Je voudrais cependant exprimer un avis un peu plus personnel ici: s'il est vrai que le PQ a souffert de la division du vote hier soir, il faut aussi se souvenir que le PLQ et la CAQ se divisent le vote fédéraliste (et de droite) dans bien des comtés. Aussi, le Parti Québécois serait mal placé de se plaindre de cette division du vote alors que ce parti refuse une réforme du mode de scrutin ou un accord électoral avec ces formations. Si j'étais Pauline Marois, je tenterais au moins d'approcher ces deux partis et de proposer des retraits mutuels de candidats dans des comtés ciblés pour les prochaines élections. Ce n'est pas traditionnel en politique Québécoise, mais il faut bien que quelqu'un essaie pour une fois.